Cela fait maintenant près de 4 mois que je vis en Equateur, période après laquelle je commence enfin à m’habituer à la nourriture équatorienne mais surtout la diversité des plats trouvée. Peut-être, êtes-vous dans la même situation que celle dans laquelle je me trouvais auparavant. Avez-vous déjà entendu hornado, ceviche, corviche, bolon, churrasco, fritada ou encore fanesca ? Probablement non, à part si vous avez déjà visité l’Equateur. Ces plats appartiennent à la cuisine typique du pays. Selon les régions, certains ingrédients seront plus souvent cuisinés que d’autres. Par exemple, dans la région côtière les habitants mangeront des fruits de mer, du poisson, des haricots et des bananes plantains alors que dans la région de la Sierra la viande, le riz et les pommes de terre seront préférés aux autres ingrédients.
La Fanesca est un repas à elle-même. Parce que ce plat a une histoire intéressante et qu’il tient une place importante dans le cœur des Equatoriens, j’ai décidé de développer le sujet. Nous parlerons plus des plats régionaux dans les articles à venir.
La Fanesca est une soupe réalisée à base de 12 sortes de haricots et grains. Elle est généralement dégustée lors de la Semaine Sainte, notamment le jour du Vendredi Saint puisque elle ne contient pas de viande. Même si l’idée de cuisiner 12 types de haricots et grains reste la même toutes les familles, les ingrédients ajoutés diffèrent d’une préparation à une autre. La plupart du temps, on y retrouve des œufs, crevettes, patates, fromage et herbes. Le tout est mélangé et cuit dans du lait. Je peux vous promettre qu’après avoir avalé ce riche plat, vous n’aurez pas envie de réitérer l’expérience au diner !
Derrière cette tradition se cachent diverses croyances. En ce qui concerne les origines, 2 versions sont proposées. La première nous fait part de l’arrivée d’un chef français sur le continent sud-américain, amené par les Conquistadors Espagnols afin de cuisiner un plat pour le Rituel de Pénitence de la Semaine Sainte. La seconde décrit une femme nommée Juana, qui aurait inventé ce plat dans un monastère, raison qui expliquerait son ancien nom « Juanesca ». Cependant, une récente étude prouve que ses origines remontent avant l’invasion espagnole, datant de 4000 ans. A cette époque, se célébrait la fête « Mushuk Nina » ou en d’autres mots la fête du « Nouveau Feu ». A travers cet évènement, ils commémoraient l’équinoxe du mois de mars, moment durant lequel la position du soleil est perpendiculaire à celle de ligne équatorienne. Toute ombre est alors impossible à détecter. Coïncidence ou pas, les Espagnols célèbrent la même semaine la mort et résurrection du Christ.
Après l’arrivée des Espagnols en Amérique du Sud, de nouveaux ingrédients provenant d’Espagne ont été ajoutés au plat initial, mélangeant ainsi traditions et cultures.
De nos jours, la Fanesca répond aux rituels catholiques. Les 12 haricots et grains (maïs, pois, lentilles…) représentent les 12 apôtres de Jésus Christ et les tribus d’Israël, alors que le poisson salé et séché retrouvé à l’intérieur est le symbole de Jésus Christ lui-même.
Si vous voulez tester ce plat, venez nous rendre visite durant la Semaine Sainte. S’il vous paraît trop compliqué de venir en Mars, ne vous inquiétez pas de nombreux autres plats traditionnels vous attendent toute l’année !
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