Mercredi dernier, des centaines de milliers d’Equatoriens se sont arrêtés de travailler à 14 heures.
Vous vous demandez peut-être pourquoi ? La raison est simple : le match de Coupe du Monde opposant la France et l’Equateur était prévu à 15 heures (heure locale en Equateur). Le Président équatorien Rafael Correa, a permis aux employés des services publics d’avoir leur demi-journée libre et a laissé le choix aux entreprises du secteur privé quant à l’organisation de l’après-midi au sein de leurs locaux. J’avoue que j’ai eu du mal à y croire lorsque j’ai entendu que des personnes ne s’étaient pas présentées à leurs rendez-vous professionnels pour cause de match joué par l’Equateur !
On peut donc supposer que du 12 juin au 13 juillet 2014, les Equatoriens vivront au rythme des matchs de leur équipe et de celui de la Coupe du Monde.
En Equateur, la Coupe du Monde de la FIFA est considérée comme un évènement. Evènement auquel participe pour la 3ème fois le pays. Le football est plus qu’un simple sport, c’est une philosophie de vie. Après avoir regardé sa propre ligue, les Equatoriens suivront la Ligue Mexicaine de Football, La Première Ligue d’Angleterre, La Ligua d’Espagne parmi tant d’autres.
Etant ici en Equateur comme une stagiaire française écrivant des articles, je me devais de voir ce match entourée de « fans » de football. Et je l’ai fais… Je me suis rendue à La Mariscal, place connue pour être la plus festive de Quito. Mais à cet instant de la journée, les gens étaient présents pour regarder le match avec leur famille, amis ou même collègues. Toute la Plaza Foch était bondée et tous les postes de télévision branchés sur la même chaîne.
Les maillots de football équatoriens vendus en boutique et achetés par les supporters étaient de couleur jaune ou bleue. J’en ai également acheté un, mais le mien était différent. Il n’était pas seulement tout jaune ou tout bleu. Il portait les 2 couleurs. Une moitié était jaune avec le drapeau équatorien, l’autre bleue avec le drapeau français.
En plus de vêtir le tee-shirt, vous pouviez avoir le drapeau équatorien peint sur votre joue pour seulement 50 centimes de dollars. Après avoir arboré les couleurs du pays, tout le monde était prêt pour chanter et danser. Avec des sifflets, des guitares et une batterie … l’ambiance était survoltée. Tout le long du match, les gens riaient et criaient « SI SE PUEDE », applaudissaient leur équipe. Quelques uns d’entre eux priaient même.
Peut-être parce que j’étais la seule française à me trouver là, je me suis sentie vraiment seule, au bord d’attaques cardiaques à chaque fois que l’équipe d’Equateur était sur le point de marquer ou quand les tirs français étaient arrêtés. Des amis m’ont dit d’aller à l’Alliance Française pour vivre l’engouement français, mais je n’aurais pas été capable de voir les locaux vivre cette expérience !
Le match fut compliqué pour chacune des équipes, spécialement pour celle d’Equateur qui a vu un de ses meilleurs joueurs, Antonio Valencia, expulsé quelques minutes après le début de la seconde mi-temps. A la fin, aucune des équipes n’a fait bouger le score.
Après le match, j’ai pu entendre différents ressentis. Des personnes étaient fières de leur équipe qui a su s’en sortir avec un match nul 0-0. D’autres étaient déçus parce que l’Equateur ne se qualifiait pas pour l’étape suivante et pire … parce que l’équipe nationale n’allait plus joué de match durant cette Coupe du Monde 2014. Pour ma part, mes sentiments étaient partagés. J’étais heureuse parce que quelque soit le résultat la France était sélectionnée pour les 8èmes de finale, mais triste pour tous ces Equatoriens qui ont suivi leur équipe avec une telle loyauté.
Malgré l’absence de leur équipe pour le reste de la compétition, les Equatoriens continuerons à regarder les matchs et supporter toutes les équipes sud-américaines, et ce jusqu’au dernier match car le football restera toujours un intéressant sujet de conversation à avoir avec ses amis.
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